Sujet: And Also The Trees (Post Punk - Angleter Jeu 23 Déc 2010 - 21:42
Formé en 1978, en pleine explosion punk, et initialement composé des frères Simon et Justin Jones, Nick Havas, qui a quitté le groupe en 1995, Steven Burrows, And Also The Trees est un groupe britannique, qui connut d’abord un succès éphémère entre 1985 et 1988. Avec son statut de groupe-culte, il bénéficie d’un regain d’intérêt, depuis notamment Further From the Truth (2003), décrit comme un album-synthèse de ce qu’And Also The Trees a pu développer pendant ses vingt-cinq ans de carrière. Leur musique est plus douce, plus romantique au sens propre du terme, mélangeant instrumentation classique et guitares, la voix plus chaleureuse, les textes plus narratifs et poétiques que les autres groupes de coldwave selon les fans. Ils se produisent volontiers en France et en Allemagne où sont concentrés le plus grand nombre de leurs admirateurs, le public britannique restant de toute évidence dubitatif devant l’imaginaire du groupe et les textes de Simon Huw Jones bien que Robert Smith de The Cure ait récemment réaffirmé qu’il en jalousait la beauté.
En effet, découvert et encouragé par The Cure qui les invite pour effectuer les premières parties de leur tournée de 1981 (Faith) et de 1984 (The Top), And Also The Trees sort de son confinement du Worcestershire, part livrer des concerts à travers l’Europe et enregistre ses premiers disques : les singles Shantell (1983), The Secret Sea (1984) ainsi que son premier album And Also the Trees (1983), sous la houlette de Lol Tolhurst. Le groupe tire son nom d’un des premiers textes de Simon Huw Jones : « Green is the Sea/And also the Trees ». Ce morceau jamais enregistré a pu être entendu lors de leur concert anniversaire (25 ans d’existence) le 18 novembre 2005 au Batofar à Paris.
Le romantisme noir et rural de And Also The Trees fait mouche sur les premiers albums et on peut dire que And Also the Trees (1983), Virus Meadow (1986), The Millpond Years (1988), Farewell to the Shade (1989), sont tous de la même veine musicale, même si le groupe ne trouve véritablement son identité musicale qu’à partir du deuxième album, considéré par beaucoup comme leur chef d’oeuvre (avec le live The Evening of the 24th), avec des titres comme Slow Pulse Boy, l’éponyme Virus Meadow, Gone like the Swallows ou Jack. On oscille sur ses quatre albums entre ambiances introspectives et mélancoliques comme sur la reprise de Lady d’Arbanville de Cat Stevens ou Anchor Yard, et des morceaux plus énergiques comme Impulse of a Man ou bruitistes comme Renegade. Shantell, So this is Silence, Slow Pulse boy, A Room lives in Lucy restent les morceaux les plus plébiscités par les fans lors des concerts du groupe. Ils sont rythmés par une basse grave et hachurée, et enveloppés par les mélopées de la guitare de Justin Jones, le frère cadet de Simon, dont le jeu évoque parfois celui d’un joueur de mandoline dont le son aurait été amplifié et réverbéré.
Après Green Is the Sea (1992), le groupe craignant de devenir une caricature de lui-même part en quête d’un nouveau souffle. Il le trouve du côté d’une amérique fantasmée, celle d’Hollywood, du surf rock, d’Ennio Morricone qui inspirèrent des artistes tels que Chris Isaak, Nick Cave ou les Tindersticks. C’est cette veine que viendront explorer des albums comme The Klaxon (1993), et plus encore Angelfish (1996) ou Silver Soul (1998). Une partie du public est désorientée. Pourtant, il semble aujourd’hui difficile d’affirmer que And Also the Trees se soit véritablement perdu sur ces albums : Paradiso ou Dialogue s’imposent comme des titres importants de leur carrière. Enfin, la meilleure preuve du caractère presque naturel de cette évolution est apportée avec Further From the Truth, enregistré en 2003 avec un nouveau batteur, Paul Hill, et une approche plus directe et plus live que ses prédécesseurs, qui ployaient parfois sous le poids des machines. Celui-ci aura le mérite de montrer que les deux faces du groupe ne sont pas inconciliables. Tandis que des titres comme The untangled Man et son final épique, The Reply ou Feeling fine raccordent le groupe à son passé coldwave, Genevieve ou He Walked through the Dew témoignent d’une approche plus soul et jazzy. Sur la tournée qui suit, ils sont rejoints sur scène par une jeune femme, Emer Brizzolara qui assure les claviers.
En novembre 2006, le projet solo de Simon Huw Jones et du batteur de The Young Gods, Bernard Trontin, voit le jour sur le petit label suisse SHAYO. Il s’appelle November. Les deux hommes se sont rencontrés à Genève. C’est sur une toile de fond mouvante, évoluant entre ambient et électro, que la voix de Jones se pose. Cet album, décrit comme une sorte de rêve éveillé, privilégie une approche atmosphérique sans pour autant négliger une approche plus mélodique (Day of Spring, The Stairwell ou Melancholy Jane). Il comporte notamment une lecture d’un extrait de Sous le Volcan (Under the Vulcano), le roman de Malcolm Lowry : The Consul’s Vision.
And Also The Trees sort son dixième album studio le 12 novembre 2007. Il a pour titre (Listen For) The Rag And Bone Man. Il a été enregistré avec un nouveau membre, Ian Jenkins, à la contrebasse. Les visuels de l’album ont été réalisés par le photographe français Jérôme Sevrette. Source:http://www.lastfm.fr/music/And+Also+the+Trees/+wiki