[Live-report] M.O.D + Thrashback + Unscarred

Une soirée Thrash/Crossover de qualité au Klub, ça ne se refuse pas. Et le public a répondu présent puisque en ce samedi 8 février, le Klub affichera complet pour l'une des dates les plus attendues de 2014 : M.O.D. avec en ouverture Thrashback et Unscarred.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe (et par conséquent qui vivent dans une grotte loin de toute civilisation), M.O.D. est l'une des valeurs sûres du Thrash/Crossover. M.O.D. (signifiant Method of Destruction, nom ô combien chaleureux) est le bébé de Billy Milano. Si ce nom vous dit quelque chose c'est normal puisque ce même Milano était le chanteur du légendaire S.O.D. (Stormtrooper of Death). Et si vous ne connaissez pas S.O.D... Ba je ne peux plus rien pour vous !

Bref, M.O.D. en concert dans une (très) petite salle, c'est une chose qu'on ne voit qu'une fois dans une vie. C'est donc un concert complet qui se déroulera à Châtelet malgré un temps assez mitigé et des températures assez basses. Il est drôle de voir que pour les concerts de Thrash, ce sont toujours les mêmes personnes qui se déplacent. Une bande de passionnée, véritable féru de ce Metal puissant et incisif, arborant pour la plupart des vestes à patchs à l'effigie de Kreator, Sacred Reich, Violator et autres groupes plus excellents les uns que les autres.

Les portes n'ouvriront que vers 18h et quelques pour un concert qui débutera vers 19h. Je me dirige vers la salle du bas puisque c'est dans celle-ci que se déroule le concert. Niveau merchandising, les deux premiers groupes ont ramenés T-shirts et albums alors que M.O.D. ne vendra que 3 pauvres t-shirts loin d'être "incroyables". Bref, n'ayant de toute façon pas assez pour un quelconque achat, je me positionne en compagnie de mon ami Adrien devant la "scène" en attendant le premier groupe.


Le premier groupe a fouler les planches ce soir est Unscarred. Venant tout droit d’Ile de France, le groupe proposera un Thrash moderne diablement efficace. Grosse surprise lorsque l'on s'aperçoit que c'est une fille au chant. Et n'allez pas croire que la demoiselle est là pour faire figuration : motivé comme un roc, elle déploiera une énergie assez incroyable. Son chant, s'il n'est pas forcément original, a le mérite d'être vraiment bon, oscillant entre du Thrash assez classique et du Thrash-Death sur certaines parties de chansons.

Mais le reste du groupe n'est pas en reste. Porté par deux guitaristes assez talentueux, le groupe enverra de très bonnes chansons avec par exemple "Rise" que le public reprendra en chœur et ce même si c'est la première fois qu'il l'entend, "Head Shot" ou encore "Fake Democracy" qui terminera le set en beauté. Les deux guitaristes arrosent le public de rythmiques endiablées et de solos d'assez bonnes qualités alors que le batteur apportera un souffle de puissance non négligeable. Néanmoins, nous n'entendions par beaucoup le bassiste, chose qui est assez récurrente en concert.

Un groupe qui m'a vraiment convaincu en live malgré le fait que le Thrash moderne ne soit pas franchement ma tasse de thé à l'accoutumé. Néanmoins, le groupe aura surement encore beaucoup de choses à dire dans le futur et autant dire que j'attends leur premier album avec impatience. A revoir avec grand plaisir !




Le second groupe a joué est Thrashback. Venant également de la région Parisienne, ce groupe de Thrash commence à se faire une sacrée réputation : première partie de Vulcain (et prochainement d'ADX, rien que ça !), de Rezet et une date en tête d'affiche en compagnie de Holy Cross (qui ouvrira pour Freedom Call sur Paris) et Battalion. Bref, les mecs ont une certaine expérience de la scène, d'autant plus que les trois membres ont joué dans Evil One. Une composition de groupe assez originale puisque c'est Speed, batteur du groupe (et qui était batteur chez Evil-One) qui tient le chant. Accompagné de Le Gorg (qui joue également dans Hürlement, groupe qui va ouvrir pour Cloven Hoof au Klub) à la basse et Freddy à la guitare, le trio proposera un Thrash incisif, assez underground dans l'âme.

Loin des productions aseptisées type Nuclear Blast, leur premier album de Thrashback se veut puissant avec des hymnes, en veux-tu en voilà. Si le son était un poil moins puissant que pour Unscarred (ce qui enlèvera une partie du charme des compositions du trio), il reste que ceux-ci se débrouillent plutôt bien. Effectivement, comment ne pas headbanguer sur des titres comme "Thrashback","Box of Power" ou encore l'excellente "Unleash the Beast". Nous aurons également le droit à deux reprises : une chanson de Whiplash dont j'ai oublié le nom (Mea Culpa...) et "Dead Cities" de The Exploited qui rend très bien en live. Speed est vraiment impressionnant tant il gère aussi bien la batterie que le chant, chose qui n'est pas forcément aisé. Seul bémol : quand le chanteur n'est pas sur le devant de la scène, il faut quelqu'un d'autre pour motiver le public. Si le bassiste se défoule littéralement sur scène, il est dommage de voir que le guitariste se veut assez calme, ce qui dénote par rapport aux deux autres membres. Malgré ce petit "défaut", Thrashback s'en sort avec les honneurs et c'est avec plaisir que j'irai les revoir au Divan du Monde avec l'incroyable ADX.


Une salle bondée. Voilà ce qu'on avait pour ce groupe légendaire de Thrash/Crossover. D'ailleurs ce fut un véritable problème tant le public étouffait dans cette salle. M.O.D. arrive enfin sur scène et la première chose que l'on voit, c'est Milano. En même temps, difficile de le rater : d'une corpulence assez impressionnante, le chanteur ressemble étrangement à Max Cavalera (ce qui est loin d'être un compliment) tant il ressemble à un clochard alcoolique. Mais le plus surprenant fut sa voix. Si sur CD, sa voix est hargneuse au possible, en live elle ressemble à la voix d'un mec qui mange des cailloux au petit déjeuner. Rocailleuse au possible, on sent que pèse sur sa voix les divers excès dont le chanteur a dû abuser tout au long de sa vie.

Mais il en faut plus pour gâcher un concert car malgré ce petit désagrément, le groupe est en forme. Motivé comme jamais dans une salle conquise d'avance, le groupe balancera ses brûlots Crossover avec une rapidité fulgurante. On notera que comparé aux deux groupes précédents, la basse est vraiment mise en avant, pour notre plus grand plaisir car le Crossover sans une bonne basse.. ba c'est plus du Crossover ! Evidemment, la guitare et la batterie se mêleront à celle-ci histoire de bien nous dévisser les cervicales.

Le chanteur fut très enthousiaste pendant ce concert, motivé comme un goret (désolé elle était facile...), haranguant la foule dès que possible tout en n'oubliant pas de balancer quelques discours (dont on se fout royalement soit dit en passant) bien réac', typique des Américains.

Une set-list vraiment bonne, proposant à la foule une multitude de tueries avec par exemple "Aren't You Hungry" (joué sur le premier M.O.D. mais aussi le second S.O.D.), "Get a Real Job" et son refrain incroyable, "Get up and Dance" ou encore "Kill Yourself" ou "PussyWhipped". Et oui, il fallait s'y attendre, Milano n'a pas oublié son ancien groupe et proposera donc quelques titres issus de cette période, au plus grand plaisir des fans.

Musicalement au top, malgré une voix qui ne ressemble plus à rien, M.O.D. a proposé un concert intense et puissant. Si la salle n'était clairement pas adaptée pour ce groupe (une salle un poil plus grande, histoire de pouvoir respirer un peu, aurait été préférable), ce concert n'était à rater sous aucun prétexte. Mais si jamais vous n'y étiez pas, il vous reste le Hellfest pour aller voir ce groupe légendaire sur scène !