Sleep

Attention, nous parlons ici d'un groupe légendaire du stoner et du doom, aussi influent et mythique que Kyuss ; mesdames et messieurs, découvrez Sleep.
Le groupe est formé en 1990 à San José, en Californie. Sleep a eu un parcours assez atypique : le trio fut actif durant les années 90', se séparèrent en 1998 et opérèrent une reformation en 2009.
Lors de sa première période, le groupe était composé de Chris Hakius à la batterie, Al Cisneros à la basse et au chant (les deux compères formèrent le groupe de stoner "expérimental" Om après la séparation de Sleep en 1998) et Matt Pike à la guitare (qui forma High On Fire). Le groupe, après sa reformation en 2009, est composé par les membres originaux, sauf le batteur, Jason Roeder, sortit tout droit de Neurosis.
Nous évoquerons plus en détail le parcours et la musique du groupe via sa discographie.



Volume One (1991, Tupelo Recording Company) : clairement doom, le premier et seul album de Sleep enregistré par, non pas trois, mais quatre musiciens : s'ajouta Justin Marler, seconde guitare, issu d'Asbestosdeath, dont Sleep renaissait des cendres. Justin Marler quittera Sleep après cet album pour se consacrer à la religion et à l'écriture ; il deviendra moine dans un monastère orthodoxe. L'album passe relativement inaperçu mais le quatuor est souvent comparé à Saint Vitus, groupe leader de la scène doom en plein développement, Sleep acquiert ainsi une fan base grandissante et dévoué qui participa grandement à établir la popularité que connaît le groupe aujourd'hui.  

Volume Two (EP, 1992, Off the Disk Records) : cet EP, comprenant trois titres dont une reprise de Black Sabbath "Lord Of This World", laisse percevoir le tournant que commence à prendre le groupe : le doom inspiré par Black Sabbath du premier album se mu en un stoner lent et atmosphérique, sans pour autant perdre en lourdeur. L'EP reste pourtant assez anecdotique, la pochette de l'EP est une copie du Vol. 4 de Black Sabbath et les deux morceaux originaux seront inclus dans l'album suivant.

Sleep's Holy Mountain (1993, Earache Records) : le second album est très représentatif de la métamorphose du groupe : résolument stoner, Sleep développe un univers et une esthétique qui deviendra emblématique du stoner : les chansons parlent de voyages spatiaux en spoken word (la marque de fabrique d'Al Cisneros, additionné à son son de basse saturé et écrasant), les morceaux sont hypnotiques et la pochette colle bien à l'atmosphère de l'album : on y voit une sorte de mandala en noir et blanc où des feuilles de cannabis entourent le nom du groupe ; psychédélique et rétro (l'influence de Black Sabbath et Blue Cheer demeurent présentes). L'album devient vite un classique incontournable du genre.

Jerusalem / Dopesmoker (1999 / 2003 / 2012) : LE masterpiece du groupe ; il s'agit d'un album sur lequel Sleep travailla durant quatre ans. La subtilité de cet opus vient du fait qu'il s'agit d'un seul morceau d'une heure ! Lorsque le groupe présenta son album à sa maison d'édition, celle-ci, déçue du résultat et convaincue que l'album ne se vendrait pas, décida de ne pas le réaliser. Le trio, frustré, décida alors de se séparer pour former les groupes que j'ai cité plus haut.
Malgré tout, l'album fut réalisé "posthume" si on peut dire et rencontra un succès sans précédent ; la premier édition, Jerusalem paru en 1999 et la seconde, Dopesmoker, en 2003. Une seconde édition de Dopesmoker vit le jour en 2012 avec une pochette différente.
L'écoute de l'opus, œuvre fondamentale du stoner, est un passage obligé pour tout amateur de stoner qui se respecte ! L'album est une ode au cannabis et un trip psychédélique unique et inégalé.

Un nouveau morceaux, "The Clarity", est sorti en juillet dernier, fruit de la reformation de 2009 ; le bassiste annonça à cette occasion qu'un nouvel album était en préparation.
On peut également noter qu'une reprise de "Snowblind" a été réalisée mais n'apparaît sur aucun album...


Volume One


Sleep's Holy Mountain




Un des deux titres paru dans Volume 2 :


Jerusalem / Dopesmoker :


Le nouveau morceau :


Voilà, je vous invite à admirer les autres pochettes de Dopesmoker qui sont toutes superbes et à écouter les groupes parallèles des membres de Sleep, Om et High On Fire.

Un peu trop doom pour moi là...

Oui, je comprends ; peut-être que le prochain album, vu le nouveau morceau qui est censé en être issu, sera plus stoner... on verra bien !