Faith No More - Angel Dust

Faith No More - Angel Dust

On ne va pas y aller pas quatre chemins, voici un des albums les plus marquants des années 90 (voir plus), rien que ça…Il est une référence pour bon nombre de nouveaux groupes et notamment la scène néo-métal fusion. Angel Dust est sûrement l’album qui définit le mieux la fusion.

Rentrons maintenant dans le vif du sujet…

La sortie de Angel Dust en 1992 s’avère être plutôt mitigée, sûrement trop révolutionnaire pour l’époque ou la simplicité des compositions primait ; un journaliste ira jusqu’à le décrire comme « l'un des albums les plus complexes et confus jamais sorti par un grand label discographique ». Certes cet album peut paraître confus à cause du nombre d’éléments improbables qui sont combinés tout au long des 14 titres présents. Mais il n’en reste pas moins d’une rare cohérence somme toutes déroutante.

Mike Patton, arrivé au sein du groupe il y a 3 ans fait exploser son (ses) timbre(s) de génie. Ici Patton expérimente une multitude de chants et il en ressort la voix qu'il gardera par la suite, moins nasillarde que sur The Real Thing, plus douce et grave. Capable de passer de la colère compulsive la plus extrême et rapide à une voix douce et calme.
Au niveau musical le côté funky des précédents opus s’estompe pour aussi laisser place à une grande expérimentation, même si quelques éléments, comme le slap caractéristique de Billy Gould, nous rappelle à qui l’on a à faire.
Ainsi l’album démarre de la manière la plus tubesque qui soit avec les morceaux Land Of Sunshine, Caffeine et Midlife Crisis, où l’utilisation nouvelle d’un synthé donne une richesse encore jamais entendu chez Faith No More. Patton nous fait découvrir une voix de crooner sur le titre RV qui s’avère être d’une classe et d’une justesse magique. L’expérimentation continue sur Smaller And Smaller et son pont tout droit sorti d’une tribu d’illuminés nommée Faith No More. Everything's Ruined est sûrement l’un des morceaux les plus impressionnant de l’album, on commence par un piano et une batterie très sobre où vient se poser la voix magistrale de Patton, avant de se faire emporter par une guitare sur-vitaminé et l’énergie soudaine de Patton. Morceaux d’une grande intensité. La première moitié de l’album se clôture par Malpractice. Morceaux d’une rare violence chez Faith No More. Rythme saccadé, guitare sous acides et voix de dingue. Mais au lieu de se contenter de cette violence primaire, le groupe y insère des passages au synthé qui donne une ambiance plus pesante et inquiétante au morceau.
Kindergarten démarre la seconde moitié de l’album et se rapproche de Land Of Sunshine, même si Mike Patton se met quelque peu à rapper comme il l’avait déjà fait sur le titre Epic, présent sur l’album The Real Thing. Be Aggressive continue l’association d’éléments à priori incompatibles, à savoir un orgue, une basse funky, un chant rapper et un refrain assurer par une sorte de chorale de pompom girls. Crack Hitler nous envois un mélange des plus surprenant, un sample de cordes (violons) et slap basse hyper groovy…dantesque. Arrive alors un autre monument, nommé Jizzlobber . L’ambiance est ultra lourdes et d’une violence saisissante. Le morceau ce termine d’une déroutante et merveilleuse façon par un orgue et un chant de cathédrale.
L’album aurait se terminer de cette manière, mais les californiens ont décidés de nous offrir deux reprises qui collent parfaitement à l’ambiance de l’album. Midnight Cowboy (reprise qui nous plonge en plein d’un désert sous une pleine lune radieuse. Easy (reprise des Commodores) est une magnifique ballade où Patton illumine par sa voix clair et aérienne.

Angel Dust reste le chef d’œuvre de Faith No More. Le groupe a réalisé ici un travail d’orfèvre pour pondre des combinaisons uniques et d’une rare intensité. Et Mike Patton prouve ici, et sans aucune contestation possible, qu’il est le chanteur le plus doué des années 90.

Intemporel.